LANCE & DONNA
CD "The Sun Will Shine" 2006
Autoproduction
par Joël Bizon
Après une longue période d'absence, les oiseaux migrateurs qui charrient leur musique tout autour de la planète, reviennent avec un bouquet musical qui lorgne vers le Delta du Mississipi. Tout chaud débarqué d'Allemagne, voici The Sun Will Shine, un album studio, luxueux et au son soigné. Dernier, et sixième bébé des sympathiques humanistes Donna Rae /Lance Harrison. Superbe livret, paroles à double connotation, pour une plongée dans le Southern Roots Blues. Expert dans l'art de faire renaître des morceaux tombé dans l'oubli, tels des titres de Blind Blake, Blind Gary Davis, ou Mississipi John Hurt, le troubadour de Nashville, nous a souvent habitué à des reprises. Aujourd'hui posé à Cologne, il passe par l'écriture. Mis à part Aba Daba Honeymoon d'Arthur Field et Walter Donovan, tout est composition. Quinze titres sur seize, sortis de la plume de Lance Harrison. Dix d'entres eux, il est vrai figuraient déjà sur le précèdent Long Gone, en version live. Ici la sonorité est beaucoup plus élégante et le contenu très proche des Songsters ou des Hobos . Une véritable immersion dans un temps, ou jouer du blues était vital pour ces pionniers des années vingt. Certaines pièces telles : Full House, Evil, ou Last Night pourraient être créditées à Charley Patton, Bukka White ou Son House. Expert en slide et en picking, Lance fait virevolter les cordes. Que se soit au dobro, ou à la lapsteel, ou à la guitare acoustique, celui qui a ouvert pour Taj Mahal, Little Milton ou Louisiana Red convint. Lance aux cordes, et Donna Rae au rainstick (bâton de pluie) et aux chœurs égrène avec énergie leurs notes tranchantes et brutes. J'adore : Bad tout dobro en avant, et Sweet Sugarplum Blues ou Donna partage les vocaux avec son homme. Une petite touche de ragtime : Here we go again et Twixt There & Yon, pour un produit pré-war du vingt et unième siècle. Une performance pour nos trouvères, qui en camping car, marchent depuis de nombreuses années sur les traces des Minstrels. Fortement conseillé aux amateurs de roots.
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